Guide des thés fumés : du plus doux au plus intense
- Admin
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Dernière mise à jour : il y a 21 heures
De l’Assam Fu Soonga au Tarry Lapsang
Les thés fumés divisent : certains les adorent, d’autres en gardent le souvenir d’un bol qui sent le feu de camp mouillé.
Mais entre l’Assam Fu Soonga, les Lapsang du Fujian et quelques créations plus subtiles, il existe en réalité toute une gradation de fumée, du voile discret au brasier assumé.
Ce guide propose un petit voyage du plus doux au plus intense, pour apprivoiser ces thés de feu.
1. Comment fume-t-on un thé ?
Avant de parler de profils, un mot sur la méthode.
Dans un thé fumé traditionnel, on ne verse pas un “arôme fumé” sur les feuilles :
on expose le thé à de la fumée réelle, produite par la combustion de bois (souvent résineux, parfois d’autres essences), en maîtrisant :
la distance entre le feu et les feuilles,
la durée d’exposition,
la qualité du bois utilisé,
le moment où l’on fume (à quel stade de la transformation du thé).
C’est cette alchimie qui décide si l’on aura :
un fumé doux, enveloppant,
ou un fumé fortement “tarry”, évoquant les pins, le goudron, la braise.
2. Les thés fumés les plus doux : la fumée en voile
Ce sont les thés fumés qui se laissent approcher facilement, même par des palais peu habitués.
Ils jouent la fumée comme une parure aromatique, pas comme un choc.
Assam Fu Soonga – la terre et le feu maîtrisé
L’Assam Fu Soonga est une rareté :
l’Assam est connu pour ses thés noirs profonds, corsés, maltés, pas pour ses thés fumés.
Le Fu Soonga vient bousculer cette habitude.
Base : thé noir d’Assam, avec des notes de malt, de cuir souple, de fruits noirs, une vraie puissance terrienne.
Travail : fumage aux bois sauvages, dont la fumée est canalisée via des cannes de bambou pendant la production.
Résultat : une liqueur dense mais veloutée, à la fois sauvage et élégante, avec une rondeur sombre presque vineuse.
La fumée ne domine pas : elle se pose comme un voile, une parure.
C’est un excellent point d’entrée dans les thés fumés pour :
les amateurs de thés noirs corsés,
ceux qui trouvent le Lapsang “classique” trop brutal mais sont intrigués par le fumé.
3. Les thés fumés intermédiaires : l’équilibre feu / feuille
Entre les fumés très doux et les Tarry les plus extrêmes, il existe toute une zone d’équilibre où :
la base de thé est encore bien lisible,
la fumée est présente, mais harmonisée.
Dans cette famille, tu peux situer :
un Lapsang Souchong de bonne maison, pas excessivement “tarry”,
un fumé boisé / gourmand, qui évoque :
bois chauffé,
feu de cheminée,
résine douce,
bacon fin ou jambon fumé léger, mais sans saturer le palais.
Ce sont des thés parfaits pour :
les petits-déjeuners de caractère,
accompagner des plats salés (charcuterie, plats mijotés, fromages),
travailler des accords mets & thé : sauces, bouillons, cuissons à base de thé.
4. Les Tarry Lapsang : l’intensité, les pins, les braises
En haut de l’échelle, on trouve les Tarry Lapsang, souvent originaires du Fujian (Chine).
Ici, on assume :
la fumée de pins,
les notes de braises,
parfois un côté goudron / bacon fumé très marqué.
Pour certains, c’est le thé du grand feu :
parfait en hiver, avec un bon livre, un plat mijoté, une cheminée (ou l’envie d’en avoir une).
Pour d’autres, c’est trop.
C’est pour cela qu’il est important d’avoir plusieurs niveaux de fumé dans une gamme :
un Tarry franc, un intermédiaire équilibré, un profil comme le Fu Soonga qui privilégie la densité terrienne + fumée en voile.
5. Comment choisir son thé fumé ?

On peut résumer ainsi :
Vous aimez les thés noirs corsés, mais êtes prudent avec la fumée ?
--- Commencez par un Assam Fu Soonga ou un fumé doux :
profondeur, malt, cuir fin, fruits noirs, fumée en arrière-plan.
Vous aimez les saveurs fumées en cuisine (charcuterie, barbecue, feu de bois), mais pas le goût trop goudronné ?
--- Visez un fumé intermédiaire :
un Lapsang bien équilibré, marqué mais pas brutal.
Vous adorez tout ce qui est fumé, vous aimez le scotch tourbé, les goûts extrêmes ?
--- Allez vers un Tarry Lapsang puissant :
pins, braises, goudron noble, thé “sans compromis”.
6. Comment bien infuser un thé fumé ?
Quelques principes simples :
Eau : toujours filtrée ou faiblement minéralisée.
Température :
thés noirs fumés (Assam, Lapsang, Tarry) → 95 °C
Dosage & temps (base) :
3 g pour 250 ml,
3 à 4 minutes d’infusion.
3 minutes : plus de lisibilité sur la base de thé, fumée intégrée.
4 minutes : maximum de puissance, attention si le palais est sensible.
On peut ajouter un nuage de lait sur les profils plus ronds (par exemple sur l’Assam Fu Soonga ou certains Lapsang intermédiaires), surtout au petit-déjeuner, sans que la fumée disparaisse totalement.
7. Avec quels mets boire un thé fumé ?
Quelques pistes transversales :
Salé
charcuterie fine,
fromages de caractère (Cheddar, Comté, Tomme de montagne, Gouda vieilli),
viandes grillées, rôties, fumées,
plats mijotés, sauces brunes, champignons.
Sucré
chocolat noir,
desserts aux fruits secs (noisette, noix, amande, figue),
pain d’épices, cake nature ou aux fruits, biscuits aux épices.

Pensez les thés fumés comme des compagnons de table autant que comme des thés de dégustation pure : ils adorent le contact avec la cuisine.
Envie de passer de la théorie à la tasse ?
Découvrez dans notre boutique :
– Assam Fu Soonga : thé noir fumé rare d’Assam, liqueur dense mais veloutée, notes de malt, cuir souple, fruits noirs et fumée douce.
– Lapsang Souchong : le classique du Fujian, aux notes intenses de pins, braises et feu de bois.
Deux expressions très différentes du thé fumé :
l’une terrienne, profonde et enveloppante, l’autre résolument braise et résine.
N.L.L.
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