Comment est parfumé un véritable thé au jasmin ?
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Dernière mise à jour : il y a 1 jour
Entre 9 kg et 7 kg de fleurs, l’art d’un parfum vivant
Dans le monde du thé, il y a les thés au jasmin… et les vrais thés au jasmin.
Ceux dont le parfum ne vient pas d’un arôme ajouté, mais de fleurs fraîches, cueillies au bon moment, déposées sur le thé, nuit après nuit, jusqu’à ce que les feuilles respirent littéralement le jasmin.
Dans notre collection, deux références illustrent parfaitement cette différence de niveau :
le grand frère prestigieux, parfumé avec 9 kg de fleurs pour 1 kg de thé,
le Chine Bourgeons de Printemps OP au Jasmin, son petit frère appréciable, parfumé avec 7 kg de fleurs pour 1 kg de thé.
Même geste, même tradition, mais deux intensités.
Et c’est là que ça devient intéressant.

1. La base : un vrai thé, pas un support neutre
Un bon thé au jasmin commence toujours par une base qui a quelque chose à dire.
Dans le cas de notre Chine Bourgeons de Printemps OP au Jasmin, on est sur :
un thé vert de printemps,
récolté en bourgeons et jeunes feuilles,
provenant du jardin du Mont Meng dans le Sichuan,
issu du théier Mengshan 23, réputé pour la finesse de ses feuilles.
Le grand frère, lui, est encore plus sélectif :
même logique de base d’exception, mais encore plus de fleurs pour pousser le curseur au maximum.
L’idée est simple :
Un jasmin de haut niveau ne se pose pas sur n'importe qui.
Il a besoin d'un thé qui a du fond, pour ne pas devenir un simple "parfum flottant".

2. Le jasmin : des fleurs fraîches, pas un arôme
Dans les vrais thés au jasmin traditionnels :
on ne verse pas un arôme sur les feuilles,
on mélange le thé avec des fleurs fraîches de jasmin.
Ces fleurs sont :
cueillies en fin de journée, au mois d'Août alors que les feuilles et bourgeons sont récoltés en Avril.
Superposées sur des claies en bambou --1 couche de feuilles , 1 couche de fleurs -- en soirée,
laissées à reposer pendant la nuit, quand les boutons de jasmin s’ouvrent et libèrent le maximum de parfum.
Le matin, on retire les fleurs. On recommence le soir suivant.
Et ainsi de suite.
Avec le jasmin prestigieux :
9 kg de fleurs fraîches pour 1 kg de thé,
plusieurs passages de fleurissement,
une intensité aromatique extrêmement luxueuse, presque joaillerie.
Chine Bourgeons de Printemps OP au Jasmin :
7 kg de fleurs pour 1 kg de thé,
même méthode,
une intensité florale un tout petit peu plus douce, parfaite pour un usage plus régulier.
Ce n’est pas un “moins bien”, c’est un autre degré d’engagement :
l’un est un jasmin “grand soir”, l’autre un jasmin raffiné de tous les jours.
3. Que changent 9 kg ou 7 kg de fleurs ?
Sur le papier, 2 kg de fleurs d’écart, ça peut paraître anecdotique.
En tasse, ça ne l’est pas.
Avec 9 kg de fleurs
le jasmin est extrêmement présent,
le parfum est presque texturé, dense,
la moindre erreur de température peut devenir impitoyable : c’est un thé qui demande du respect, de la précision.
c’est l’univers du “prestigieux”, du rare, de la dégustation plus ritualisée.
Avec 7 kg de fleurs
le jasmin reste nettement présent, capiteux, mais plus “respirable”,
la base de thé vert s’exprime un peu plus,
le thé est plus tolérant à l’infusion, plus facile à intégrer dans un quotidien raffiné.
c’est le territoire du “thé appréciable” : qualitatif, mais moins intimidant.
En clair :
Le grand frère, c’est le parfum d’apparat.
Le petit frère, c’est le parfum de tous les jours – mais très bien habillé.
4. Pourquoi certains thés au jasmin sont… décevants
Beaucoup de “thés au jasmin” du commerce n’ont en réalité jamais croisé une fleur :
base de thé moyenne ou médiocre,
arôme ajouté (naturel ou artificiel),
parfum qui “flotte” au nez mais disparaît vite en bouche,
parfois un goût un peu chimique, métallique, ou écœurant.
La différence avec un vrai jasmin parfumé aux fleurs :
le parfum est profond, pas collé en surface,
la bouche est cohérente avec le nez,
la base de thé existe,
il n’y a pas d’agression en fin de gorgée quand l’infusion est bien faite.
C’est là que tes deux références se démarquent :
elles appartiennent clairement à la catégorie “vrai jasmin traditionnel”.
5. Comment bien infuser un thé au jasmin de ce niveau ?
La règle absolue :
Pas d'eau brûlante sur un jasmin de qualité. Jamais.
Pour les deux jasmins (grand frère et Bourgeons de Printemps OP au Jasmin) :
Eau : filtrée ou faiblement minéralisée
Température : 75–80 °C
Dosage : environ 2–3 g pour 200 ml
Temps : 2 à 3 minutes
Le bon réflexe :
si on aime le jasmin délicat -- 2 minutes, 75 °C
si on aime le jasmin un peu plus présent -- 3 minutes, 80 °C
Au-delà, on prend le risque de faire ressortir l’amertume de la base verte et de “crisper” le jasmin.
6. Comment choisir entre le grand frère et le petit ?
On peut résumer ainsi :
Grand frère prestigieux (9 kg de fleurs)
pour les amateurs de thés parfumés très exigeants,
pour les moments rares, les dégustations attentives, les cadeaux,
pour les personnes qui aiment un jasmin très intense, très sophistiqué, proche d’un parfum de haute joaillerie.
Chine Bourgeons de Printemps OP au Jasmin (7 kg de fleurs)
pour les amateurs de jasmin qui veulent du très bon… plus souvent,
pour un usage régulier : thé d’accueil, thé de salon, goûter, écriture, correspondance,
pour les personnes qui veulent un jasmin naturel, capiteux, mais moins exigeant qu’un ultra grand cru.
Les deux appartiennent au même univers, mais pas au même rythme de vie.
Quand le jasmin déborde de la tasse : sculptures et broderies de thé
Quand un thé est vraiment aimé, il finit toujours par quitter la tasse pour aller se déposer ailleurs : sur des objets, des matières, des gestes.
Nous en avons déjà parlé avec les sculptures de thé, ces pièces où la feuille, la porcelaine et la lumière dialoguent pour prolonger l’infusion dans l’espace.
Avec le thé vert au jasmin, cette transposition se fait aussi en broderies :
des fils vert tendre, ivoire et or qui dessinent sur le tissu :
la courbe d’une tasse de thé vert,
quelques fleurs de jasmin prêtes à s’ouvrir,
parfois même l’évaporation stylisée d’un parfum, comme une vapeur précieuse.
Ces broderies de thé vert au jasmin ne sont pas qu’un motif décoratif :
elles racontent, à leur manière, tout ce que nous venons de décrire dans la tasse –
le soin porté à la base de thé, la délicatesse du parfum, la patience du fleurissement.
Du thé réel aux sculptures, des sculptures aux broderies, le jasmin devient un langage :
on peut le boire, le regarder, le porter.
Et chaque support garde quelque chose de ce parfum très ancien : une promesse de tasse, quelque part, pas loin.

L’esthétique du jasmin : quand le thé devient motif, métal et lumière
Il y a des thés qui se contentent de la tasse.
Et puis il y a le thé vert ou thé blanc au jasmin, qui a toujours l’air de vouloir déborder du cadre : il grimpe sur la porcelaine, se grave dans le métal, se faufile sur le tissu. Il demande des objets à sa hauteur.
Une tasse de lumière : cristal et métal ciselé
Pour un jasmin traditionnel, surtout quand il est parfumé aux vraies fleurs fraîches, l’objet compte.
On ne le sert pas dans n’importe quel bol : on lui cherche une tasse qui laisse passer la lumière.
Cristal ou verre épais,
cerclage de métal ciselé – étain, argent vieilli, laiton patiné –
anse fine, presque joaillerie.
À travers la paroi, on voit la liqueur pâle, entre or clair et jade pâle.
Le métal dessine un cadre, comme si la tasse était un petit vitrail du matin :
le jasmin, ici, n’est plus seulement un parfum, c’est une matière lumineuse.
C’est ce type de tasse que nous aimons choisir pour présenter nos grands jasmins :
une coupe qui ne vole pas la vedette, mais qui met la liqueur en scène, discret écrin pour un parfum très ancien.
De l’infusion à l’image : photographier le jasmin
Pour figer ce moment, nous aimons aussi composer des scènes photographiques autour du jasmin :
une tasse en verre montée sur métal travaillé,
une liqueur pâle, encore fumante,
un voile de brume au-dessus du thé,
quelques fleurs de jasmin fraîches autour,
parfois une amande, une pâtisserie délicate, un petit gâteau choisi pour l’accord.
La tasse devient presque un autel discret :
un point de lumière posé sur une table claire, un peu de vapeur, quelques miettes, une fleur.
Ces images prolongent la tasse dans le temps :
on ne sent plus le parfum, mais on reconnaît immédiatement le type de douceur dont il s’agit.
C’est une manière de dire : “ce thé-là, on ne le boit pas seulement, on le met en scène, on le garde en mémoire”.
Le jasmin comme langage
Au fond, l’esthétique du jasmin, c’est ça :
dans la tasse : thé vert, fleurs fraîches, infusion maîtrisée,
dans l’objet : verre, métal ciselé, lumière,
dans la matière : broderies, sculptures, images.
N.L.L.
Collection Jasmin




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