Le seul thé où nous acceptons le sucre : le thé à la menthe

Le seul thé où nous acceptons le sucre : le thé à la menthe

Dans le petit monde des professionnels du thé, il y a quelques règles tacites.

Parmi elles :

" On ne met pas de sucre dans un bon thé".

Et pourtant, il existe une exception, une seule, que beaucoup de puristes acceptent sans discuter :

le thé à la menthe.

Celui du Maghreb, préparé avec un thé vert chinois, de la menthe nana, parfois un bâton de cannelle… et un pain de sucre qui n’a rien d’un sacrilège.

Ici, il ne “abîme” pas le thé : il fait partie de la recette.

Thé à la menthe avec dattes et assortiment de gâteaux orientaux

1. Un thé chinois devenu prince arabe

À la base du thé à la menthe, il y a un thé vert chinois, souvent un Gunpowder :

de petites perles de feuille roulée, robustes, capables de supporter :

• une eau très chaude,

• un temps d’infusion parfois long,

• et surtout… la présence de sucre.

Ce thé, à l’origine, a voyagé.

Il a traversé la Méditerranée, s’est invité au Maghreb,

et là-bas, il a été adopté, transformé, ritualisé.

Il est devenu ce que certains appellent joliment un :

“Prince arabe fait avec un thé chinois”

– coiffé de menthe nana fraîche,

– enrichi d’un pain de sucre,

– parfois accompagné d’un bâton de cannelle qui lui donne une profondeur chaude.

2. Pourquoi le sucre, ici, n’est pas un “crime”

Dans la plupart des thés de dégustation, ajouter du sucre revient à :

• masquer la complexité,

• lisser les angles,

• transformer une liqueur subtile en boisson standardisée.

D’où la réticence quasi instinctive des amateurs pointus.

Mais pour le thé à la menthe, ce n’est pas du tout la même histoire.

Le sucre n’est pas un correcteur, c’est un pilier :

• il structure la tasse,

• il porte la menthe,

• il équilibre l’amertume potentielle du Gunpowder,

• il fait partie du geste culturel.

Dans notre microcosme de professionnels du thé, on pourrait le dire ainsi :

“Le thé à la menthe est le seul thé pour lequel nous tolérons – et même revendiquons – le sucre. Mais pas n’importe comment, ni avec n’importe quoi.”

Ici, le sucre est codé dans la recette.

Le retirer, ce serait un peu comme faire un croissant sans beurre.

3. Le rituel maghrébin : plus qu’une infusion, une mise en scène

Préparer un vrai thé à la menthe, ce n’est pas juste :

“Mettre du thé, de la menthe, du sucre, de l’eau chaude et attendre.”

C’est un rituel avec ses étapes.

Ingrédients pour une théière (environ 1 L)

• 2 à 3 cuillères à soupe de thé vert Gunpowder

• 1 gros bouquet de menthe nana fraîche

• 1 bâton de cannelle du Sri Lanka (optionnel, mais somptueux)

• 1/3 à 1/2 pain de sucre (ou l’équivalent en morceaux)

1. Réveiller le thé

On met le thé dans la théière.

On verse un peu d’eau bouillante, on laisse quelques secondes,

puis on jette cette première eau.

Elle emporte les poussières et une partie de l’amertume brute.

2. Fonder la base sucrée

On ajoute le pain de sucre et la cannelle.

On verse de l’eau bouillante jusqu’aux 2/3 de la théière.

On laisse infuser quelques minutes pour que le thé se déploie

et que le sucre commence à se dissoudre.

3. Couronner de menthe

On ajoute alors le gros bouquet de menthe nana,

rincé et légèrement froissé entre les doigts.

On complète, si besoin, avec un peu d’eau chaude.

On laisse encore 2 petites minutes : la menthe doit infuser, pas cuire.

4. Mélanger & aérer (le geste signature)

On verse un verre de thé,

puis on le reverse dans la théière.

On recommence plusieurs fois,

en versant de haut.

Ce geste :

• mélange thé, menthe, sucre, cannelle,

• aère la liqueur,

• crée la petite mousse en surface dans les verres.

5. Goûter, ajuster, servir

On goûte.

S’il faut, on ajoute un peu d’eau ou un morceau de sucre supplémentaire.

Puis on sert dans de petits verres, toujours en versant de haut.

C’est à la fois cuisine, cérémonie et spectacle.

4. À quoi doit ressembler un “vrai” thé à la menthe réussi ?

Quand tout va bien, tu obtiens :

• une liqueur ambrée à vert doré,

• un parfum puissant de menthe fraîche, porté par une base chaude,

• une bouche douce, mais pas écœurante :

  le thé vert apporte une ossature,

  la cannelle une chaleur,

  la menthe une fraîcheur fraîche mais pas agressive,

  le sucre une rondeur gourmande.

C’est un thé qui :

• réveille,

• rafraîchit,

• tient compagnie,

• et accompagne merveilleusement :

  
  

  • les pâtisseries orientales,

  • les dattes, amandes, pistaches,

  • les repas épicés.

  
  

5. Pourquoi les puristes du thé font une exception

D’un point de vue “dégustation pure”, on pourrait tout à fait dire :

“Le sucre masque le thé, donc non.”

Mais ici, les professionnels sérieux sont nombreux à s’accorder :

le thé à la menthe n’est pas un thé de dégustation au sens strict,

c’est un thé de culture, un thé rituel.

La question n’est plus :

“Est-ce que ça respecte les règles de la dégustation pure ?”

mais plutôt :

“Est-ce que ça respecte la culture qui l’a fait naître ?”

Et la réponse est oui, à condition :

• que la qualité des ingrédients soit là (thé correct, menthe nana réelle, bonne cannelle, vrai pain de sucre),

• que le rituel soit respecté (rincage, mélange, aération, service dans les verres, partage),

• qu’on ne réduise pas le thé à la menthe à une simple

  “boisson mentholée sucrée avec un sachet quelconque.”

C’est là que nous nous positionnons :

Dans cet espace délicat où l’on honore un rituel tout en exigeant de la qualité pour chaque élément.

Thé à la menthe

From€7.00

Acheter

Mots-clés

• thé à la menthe sucre

• thé a la menthe traditionnel maghreb

• pourquoi sucre dans le thé a la menthe

• pain de sucre menthe nana

• recette thé a la menthe marocain

• rituel thé a la menthe professionnel

• les 88 thés thé à la menthe