Le véritable Earl Grey : histoire d’un comte, d’une bergamote et d’un thé devenu légende
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Dernière mise à jour : il y a 1 jour
Dans le monde du thé, certains noms sont devenus des évidences :
Earl Grey en fait partie.
On le commande au café sans y penser, on le trouve dans toutes les épiceries, sur toutes les étagères. Et pourtant, derrière ce nom qui semble si familier, se cache une histoire de politique, de monopole, de bergamote et de mer lointaine.
Dans cette page, on remonte un peu le temps, avant de revenir à aujourd’hui – là où naît ton Lord A.H.G. Grey, version noble et assumée de ce grand classique.
1. A.H.G. Grey, un comte, un Premier ministre… et une décision qui change tout
Derrière “Earl Grey”, il y a un homme :
Charles Grey, plus précisément A.H.G. Grey, comte de Howick Hall, qui fut Premier ministre britannique au début du XIXᵉ siècle.
En 1833, il prend une décision majeure :
il met fin au monopole de la Compagnie des Indes orientales sur le commerce du thé avec la Chine.
Concrètement, cela signifie :
la fin d’un système fermé où un seul acteur contrôlait les prix,
l’ouverture à d’autres importateurs,
une diffusion plus large du thé en Angleterre,
un mouvement qui participe à faire du thé une boisson nationale et non plus un produit de luxe réservé à quelques-uns.
Earl Grey n’est pas l’inventeur du thé au parfum de bergamote,
mais son nom est resté accroché à cette histoire :
celle d’un pays qui change de rapport au thé,
et d’une boisson qui va devenir l’un des symboles mêmes de l’English Finest.
2. La bergamote : un parfum… et une protection
À l’origine, le thé importé de Chine vers l’Angleterre devait affronter un voyage long, humide, capricieux.
Les Chinois eurent alors l’idée de parfumer légèrement certains thés avec de l’huile fine de bergamote, un agrume venu d’Italie :
pour protéger le thé des odeurs de moisissure ou de goudron liées à la traversée,
pour harmoniser la tasse lorsque le thé avait souffert du transport,
pour apporter une note fraîche, noble et raffinée.
Ainsi est née l’idée d’un thé :
chinois à l’origine,
légèrement parfumé à l’huile de bergamote fine,
destiné à devenir “le thé du comte Grey”.
De la fonction très pratique (protéger le goût) est née une signature aromatique qui, aujourd’hui encore, est devenue un style à part entière.
3. De l’oreille du comte aux salons anglais : l’Earl Grey devient un archétype
Au fil du XIXᵉ siècle, le thé au parfum de bergamote devient progressivement :
le thé du “gentleman” anglais,
le thé des salons de l’après-midi,
celui qu’on associe spontanément aux tea times, aux scones, aux biscuits au beurre, aux tartes au citron.
Et comme toujours, dès que quelque chose devient populaire :
certains producteurs soignent la qualité,
d’autres simplifient : base moyenne, arôme fort, parfois artificiel.
C’est pour cela qu’aujourd’hui, il existe :
des Earl Grey splendides,
des Earl Grey corrects,
et des Earl Grey qui ne méritent que le prénom… pas le titre.
4. Qu’est-ce qu’un “vrai” Earl Grey de haute tenue ?
On peut résumer un Earl Grey de qualité en trois points :
Une base de thé digne de ce nom
Pas un thé noir quelconque, mais un thé qui a un vrai profil :
Ceylan, Darjeeling, Yunnan, parfois des assemblages travaillés.
Une vraie bergamote
Sous forme d’huiles naturelles, choisies pour leur finesse,
et non un simple arôme lourd qui masque tout.
Un équilibre
La bergamote doit porter le thé, pas le noyer :
on doit sentir le thé noir, ses notes épicées, maltées, miellées,
et non l’impression de boire une tisane parfumée aux agrumes.
C’est exactement sur ce terrain que se positionne ton Lord A.H.G. Grey.

5. Lord A.H.G. Grey : quand le classique se tient droit dans son costume
Dans notre sélection, le Lord A.H.G. Grey n’est pas qu’un “Earl Grey de plus” :
c’est un Earl Grey habillé comme un prince.
On peut le décrire ainsi :
Base :
un thé de Ceylan de très belle facture,
feuille particulièrement filiforme, régulière,
tempérament finement épicé,
associé à une proportion de thé du Yunnan,
qui apporte rondeur, miel, velours.
Parfum :
huiles naturelles de bergamote
en provenance de France et d’Italie,
choisies pour leur pureté et leur finesse,
sans effet “parfum collé” ni sensation chimique en bouche.
En tasse :
une liqueur ambrée et lumineuse,
une attaque bergamote claire et élégante,
un cœur de thé noir lisible (épices fines, miel, fruits jaunes),
une finale longue, agrumée, très “tea time”.
C’est le thé parfait pour :
le petit-déjeuner chic,
le goûter,
les pâtisseries au citron, à l’orange, au beurre.
On est dans la famille Earl Grey,
mais clairement du côté Howick Hall, pas du sachet anonyme.
6. Comment bien infuser un Earl Grey de ce niveau ?
Un bon Earl Grey mérite mieux que “eau bouillante, 7 minutes, sucre obligatoire”.
Pour notre Lord A.H.G. Grey, nous conseillons :
Eau : filtrée
Température : 95 °C
Dosage : 3 g pour 250 ml
Temps d’infusion : 3 à 4 minutes
3 minutes - bergamote élégante, base de thé bien lisible.
4 minutes - tasse plus structurée, idéale pour ceux qui ajoutent un nuage de lait.
Deux styles possibles :
Pur : pour profiter pleinement de la finesse des huiles naturelles de bergamote et de la base Ceylan–Yunnan.
Avec un nuage de lait : pour un profil très british, parfait avec scones, confiture d’orange ou biscuits au beurre.
7. Pourquoi continuer à raconter l’histoire du Earl Grey ?
Parce que derrière ce nom ultra connu, il y a :
un contexte historique (fin du monopole de la Compagnie des Indes en 1833),
une astuce chinoise de parfumer au bergamote pour protéger la qualité du thé,
un style aromatique qui a traversé deux siècles,
et aujourd’hui, un terrain d’expression pour les maisons de thé exigeantes.
En rappelant l’histoire, tu rétablis une nuance importante :
Tous les Earl Grey ne se valent pas.
Certains reprennent vraiment le flambeau.
D’autres se contentent de porter le nom.
Notre Lord A.H.G. Grey, lui, a clairement choisi son camp.



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