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Hong Mao Cha de Fengqing

  • Photo du rédacteur: Admin
    Admin
  • il y a 5 jours
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 1 jour


Un thé rouge né dans une forêt de théiers millénaires



Il y a des thés qui naissent dans des rangées bien alignées, sur des pentes soigneusement entretenues, avec des routes, des bâtiments, des panneaux.

Et il y a ceux qui semblent venir d’un autre temps.


Le Chine Hong Mao Cha – Feuilles de théiers millénaires (Fengqing) appartient à cette deuxième catégorie : celle des thés qui portent encore un peu de forêt dans leur tasse.




Une forêt, 500 théiers millénaires, et des familles qui attendent le printemps



Nous sommes dans le Yunnan, au sud-ouest de la Chine.

La région de Fengqing est connue des amateurs de thé pour ses Pu Erh, ses vieux arbres, ses paysages de forêts brumeuses. Là-bas, au milieu des collines, il existe des zones où le thé n’est pas vraiment “cultivé” au sens classique : il pousse.


Dans cette forêt, on a répertorié environ 500 théiers millénaires.

“Millénaires” n’est pas un joli adjectif marketing : ce sont des arbres vieux de plusieurs siècles, souvent plus, enracinés dans la roche, montés à plus de 20 mètres de haut. Ils ne sont ni taillés, ni menés en buissons ronds comme dans les jardins modernes. Ils se dressent comme de grands arbres de forêt, simplement, parmi d’autres.


Ils poussent entre 2000 et 2300 mètres d’altitude, dans un climat de montagne :

brume du matin, lumière plus crue dans la journée, nuits plus fraîches.

Tout ce qui ralentit un peu la croissance, tout ce qui concentre un peu les sucres, les minéraux, la mémoire dans la feuille.


Les familles du coin possèdent des parcelles de cette forêt.

Elles ne vivent pas de monoculture, ne passent pas l’année à récolter, tailler, fertiliser.

Elles n’entrent en scène qu’au moment de la cueillette : au printemps, lorsque les nouvelles feuilles apparaissent, elles montent dans la forêt, panier à la main, pour prélever une petite part du feuillage.


Chaque arbre produit environ 10 kilos de feuilles fraîches au printemps.

À l’échelle d’un arbre, c’est finalement peu.

À l’échelle d’un thé rare, c’est… presque rien, réparti entre plusieurs familles, plusieurs lots, plusieurs destins possibles pour les feuilles.




À l’origine, un destin de Pu Erh Sheng



Normalement, les feuilles de ces théiers millénaires sont destinées à devenir du Pu Erh Sheng :

on récolte le Mao Cha (thé brut), on le laisse évoluer avec le temps, et année après année, le thé développe sa profondeur, son patine, ses nuances.


Pour ce lot précis, l’histoire prend une légère tangente.


Les feuilles ont bien été récoltées comme un Mao Cha de Pu Erh :

grandes feuilles, bourgeons, cueillettes soignées sur ces arbres anciens.

Mais au lieu de poursuivre la route classique du Pu Erh Sheng, elles ont été travaillées façon thé rouge (ce que nous appelons, nous, “thé noir”).


Résultat :

un thé qui garde la puissance et l’ancrage des vieux théiers,

mais qui s’ouvre dans la tasse avec une gourmandise immédiate, plus fruitée, plus expressive qu’un jeune Pu Erh.


C’est un peu comme si, pour une fois, on invitait un grand cru austère à sourire dès la première gorgée.




Ce que la tasse raconte



En regardant les feuilles, on voit tout de suite qu’on n’a pas affaire à un petit noir de tous les jours :

grandes feuilles, larges, brun profond, avec des reflets cuivrés, parfois un peu dorés.

On sent déjà la forêt, le bois, quelque chose de plus large que le simple thé “de plantation”.


Au nez, c’est dense, mais net :


  • fruits secs : prune, datte, un peu de figue,

  • cacao / chocolat noir doux,

  • miel sombre, sucre brun,

  • bois ancien, planche patinée,

  • et cette petite nuance résineuse / tabac blond fin qui trahit l’âge des arbres.



En bouche, l’attaque est ample.

Ça ne gratte pas, ça n’agresse pas. Ça s’installe.


Le cœur de la tasse déroule :


  • des fruits bruns (prune cuite, datte, compote sombre),

  • du cacao, mais sans lourdeur pâtissière,

  • un miel plus profond que doré, presque mélasse légère,

  • une structure de bois noble en arrière-plan.



La finale est longue, avec cette amertume chocolatée très fine qui vient structurer le tout sans basculer dans la dureté.

On garde un souvenir de fruits secs, de bois chaud, d’épices très douces.


Ce n’est pas un thé spectaculaire dans le sens “feu d’artifice aromatique”.

C’est un thé qui pose quelque chose.

Une présence.

Une espèce de gravité tranquille.




Comment le préparer pour l’entendre vraiment



Pour ce type de thé, mieux vaut éviter les expériences hasardeuses : il mérite un cadre.


  • Eau : filtrée ou faiblement minéralisée

  • Température : 90 à 95 °C

  • Dosage : 4–5 g pour 250 ml

  • Temps d’infusion : 3 à 4 minutes



3 minutes donneront une tasse plus douce, très fluide, centrée sur les fruits et le miel.

4 minutes feront ressortir un peu plus la structure, les tanins fins, la longueur.


Ensuite, il ne faut pas hésiter à réinfuser :


  • 2ᵉ infusion : même température, +30 à 45 secondes

  • 3ᵉ infusion : encore +30 à 45 secondes



La première tasse est la plus gourmande.

Les suivantes deviennent plus boisées, épicées, presque méditatives.


Pour les passionnés, la méthode Gong Fu Cha (petite théière ou gaiwan, 5–6 g pour 100–120 ml, courtes infusions en série) permet vraiment de suivre le thé pas à pas, comme une discussion.




Avec quoi l’accompagner ?



On peut bien sûr le boire seul, pour laisser toute la place au thé.

Mais si tu veux jouer les accords mets & thé, ce Hong Mao Cha aime :


  • les desserts aux fruits secs : cake, pain d’épices, dattes au four,

  • les gâteaux au chocolat noir (plutôt fondant que mousse),

  • les pâtisseries au miel et aux épices : un bon pain d’épices, un sablé à la cannelle, un gâteau aux noix.



Et dans une version plus simple : un beau pain, un peu de beurre et de miel, et ce thé.

Goûter minimaliste, mais parfaitement cohérent avec ce qu’il raconte.




Un thé à boire… et à respecter



Dans la région de Fengqing, ce thé n’est pas une “production industrielle”.

C’est le résultat d’un équilibre :


  • une forêt d’altitude,

  • des théiers très anciens,

  • des familles qui montent seulement au printemps pour récolter,

  • une manufacture qui choisit de détourner une partie de ce Mao Cha de son destin de Pu Erh pour le travailler en thé rouge.



Pour nous, à l’autre bout du monde, cela signifie une chose très simple :

les volumes ne sont pas extensibles.

On ne “scale” pas un théier millénaire.

On l’écoute, on le respecte, on récolte ce qu’il donne.


Le Chine Hong Mao Cha – Feuilles de théiers millénaires fait partie de ces thés qu’on n’achète pas pour remplir une étagère de plus, mais pour avoir un rendez-vous de temps en temps avec quelque chose de plus vieux que nous.


Une ou deux tasses, un jour de pluie ou de grand soleil, peu importe.

Juste le temps de se rappeler qu’avant les jardins bien rangés, il y avait des arbres immenses, au milieu des forêts, et que certains continuent, silencieusement, à donner des feuilles.


Et qu’une partie d’entre elles arrive jusqu’à ta théière.




Pu Erh Sheng ou thé rouge ?


Deux destins possibles pour le même Mao Cha


Dans la tasse, ils n’ont rien à voir.

Mais au départ, Pu Erh Sheng et thé rouge (thé noir) peuvent naître de la même matière : le Mao Cha.



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1. C’est quoi, le Mao Cha ?


Le Mao Cha, c’est le thé brut :

des feuilles cueillies, flétries, roulées, séchées… mais pas encore “finitions de luxe”.


C’est un peu la base neutre à partir de laquelle on décide ensuite du destin du thé :


  • soit on le laisse vivre avec le temps → Pu Erh Sheng,

  • soit on le mène vers une oxydation complète → thé rouge (notre “thé noir”).



2. Chemin n°1 : le Pu Erh Sheng


Si le Mao Cha devient Pu Erh Sheng :


  • on le presse (ou pas) en galettes, briques, nids… ou on le laisse en vrac,

  • il garde une part de “jeunesse” végétale, minérale, parfois un peu tranchante,

  • et surtout : il va évoluer avec les années, se patiner, se complexifier.



C’est le thé qui vieillit, qui se collectionne, qu’on goûte parfois comme un vin de millésime.



3. Chemin n°2 : le thé rouge (thé noir)


Si le même Mao Cha est travaillé façon thé rouge :


  • on pousse l’oxydation beaucoup plus loin,

  • on cherche des arômes plus gourmands, fruités, profonds dès maintenant,

  • on obtient un thé qui se boit à son apogée tout de suite, ou presque.



On est alors dans l’univers des thés rouges du Yunnan : cacao, miel, fruits secs, chaleur, texture enveloppante.



4. Pourquoi c’est intéressant ?


Parce que dans le cas du Hong Mao Cha de Fengqing :


  • à l’origine, les feuilles sont celles d’un Mao Cha de théiers millénaires,

  • elles auraient pu devenir un Pu Erh Sheng de garde,

  • mais elles ont été volontairement orientées vers un destin de thé rouge, plus fruité, plus immédiatement expressif.



Donc dans ta tasse on a :


  • la profondeur d’un thé de vieux arbres,

  • mais la gourmandise directe d’un grand thé rouge.



Deux destins possibles, une même origine.

Et, au bout du chemin, un thé qui raconte à la fois la forêt, le temps… et la main humaine qui a choisi sa voie.


N.L.L.


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