Chine Ye Fang Hong Cha

Nez (feuille sèche & infusion)

• Parfums sublimes et enveloppants, caramel, pommes cuites

• miel sombre, sucre roux,

• bois ancien, légère note résineuse,

• une pointe d’écorce d’agrumes et d’épices douces.

En bouche

• Attaque : ronde, chaleureuse, douce sans être molle.

• Cœur :

  • fruits cuits (compote de prune, poire pochée),

  • miel, sucre brun,

  • touche de cacao léger et de bois patiné.

• Finale : longue, légèrement tannique mais très civilisée, avec un écho de fruits secs, de bois chauffé et une minuscule note fumée/noyau qui rappelle le caractère sauvage du jardin.

Texture & liqueur

• texture souple, enveloppante, presque caressante,

• liqueur ambrée à cuivrée, lumineuse, sans opacité.

Dégustation: On retrouve parfaitement au goût tous les arômes suggérés par le test olfactif, mais en plus avec une note de pêche extrêmement prononcée, longue et divine. 

Comment le déguster:

Ce Ye Fang Hong Cha est un thé de dégustation lente :

• parfait en fin de matinée ou en après-midi calme,

• à boire pur, sans lait ni sucre, pour préserver la profondeur du jardin.

Il se prête très bien à une dégustation “rituelle” : petite théière ou gaiwan, plusieurs petites tasses successives pour sentir l’évolution infusions après infusion.

Accords gourmands

Quelques pistes d’accords qui lui vont à merveille :

• Pâtisseries aux fruits secs : cake aux fruits, financier noisette, pain d’épices, tarte aux noix.

• Desserts caramélisés : crème renversée, poires au four, dessert au sucre brun, crumble pomme–prune.

• Fromages :

  • pâte pressée douce (Cantal jeune, Tomme légère),

  • un Comté peu affiné : le thé enveloppe le côté lacté/noisette sans le dominer.

• Moment “histoire au coin de la tasse” : simple tranche de bon pain, un peu de beurre demi-sel, un filet de miel sombre – et le thé en contrepoint, comme un récit.

C’est un thé qui appelle plus la conversation et les confidences que la gourmandise massive : un allié pour les fins de journée où l’on a envie d’un noir profond mais subtil.

Le propriétaire de ce jardin est un vieux monsieur qui, plus jeune, s’en était allé en ville pour tenter d’améliorer son quotidien. Il avait laissé là sa maison et son jardin. Ce dernier, sans soins particuliers ni attention, voyait les arbres et les autres végétaux se disputer l’espace, poussant de façon anarchique mais florissante à chaque retour du printemps.

Puis le vieux monsieur revint dans son village. Il y retrouva sa maison, son jardin, et quelques autres choses encore. L’histoire ne dit pas si son aventure en ville lui fut prospère, mais elle raconte qu’un jour, le vieux monsieur décida soudain de s’intéresser à son jardin.

Il ne défricha pas, ne nettoya pas, ne tailla pas. Il n’ajusta, ne creusa, n’élagua, ne cueillit, ne ramassa rien. Bref, il ne fit pas du tout ce qu’on fait habituellement dans un jardin quand on entreprend de s’en occuper.

À la place, il regarda vraiment un arbre qui, d’aussi loin qu’il s’en souvienne, lui avait toujours semblé être là : ni particulièrement remarquable, ni spécialement imposant. Un arbre au tronc long et fin, aux branches multiples, longues et fines elles aussi, qui se parait chaque printemps de jolies feuilles vert pâle, tendres, aux reflets tout aussi délicats, s’illuminant en plein soleil.

Cet arbre d’allure modeste est un théier. Il est là depuis toujours.

Alors le vieil homme ne coupa pas le théier. Il le laissa sur cette terre, dans ce jardin qu’il avait abandonné, où l’arbre était né, avait poussé malgré bien des vicissitudes et, bien que très vieux, continuait à offrir à chaque printemps un peu de joie et un peu d’or.

Il se mit à récolter chaque année les feuilles naissantes de ce très vieux théier, toujours si vigoureux et généreux. La récolte n’est pas conséquente, sans doute bien moins abondante que dans sa folle jeunesse, mais oh, combien précieuse. Il en garde un peu pour lui, pour partager la joie avec ses amis du village, et parfois il arrive qu’il en vende à quelques commerçants des alentours ou à des étrangers de passage, passionnés de thé et de belles histoires.

Et parce que les rares personnes qui connaissent l’histoire de ce théier abandonné font un long chemin pour parvenir jusqu’à lui – et que le chemin n’est pas toujours aisé, que les feuilles se méritent et qu’il n’y en a pas en quantités industrielles –, il est juste qu’elles repartent avec un tout petit peu de ce trésor redécouvert.

Nous avons la joie, selon la récolte, d’en avoir quelques centaines de grammes et, comme le vieil homme, nous en gardons un peu pour nous… tout en vous invitant à faire leur connaissance.

Préparation occidentale (quotidienne)

• Eau : faiblement minéralisée ou filtrée

• Température : 90–95 °C

• Dosage : 4 à 5 g pour 250 ml

• Temps d’infusion : 3 à 4 minutes

Pour une tasse plus douce et très fluide : 3 minutes à 90 °C.

Pour une tasse plus structurée et plus longue : jusqu’à 4 minutes, sans dépasser pour ne pas durcir les tanins.

Réinfusions

Les feuilles de théiers anciens supportent 2 à 3 infusions :

• 2ᵉ infusion : même température, +30–45 secondes

• 3ᵉ (facultative) : même température, encore +30 secondes

La première tasse montre la gourmandise (fruits cuits, miel), les suivantes tirent davantage vers le bois ancien, les épices et une certaine minéralité.

• Parce qu’il est issu de théiers sauvages et séculaires qui ont poussé dans un jardin abandonné, en marge des grands jardins conduits.

• Parce que la récolte est unique et annuelle, en toute petite quantité : chaque printemps, quelques kilos à peine sont obtenus, dont nous ne recevons que quelques centaines de grammes.

• Parce que son profil aromatique raconte vraiment son origine : un thé noir profond, boisé, fruité, avec une élégance patinée qui évoque les arbres anciens plus qu’une manufacture standard.

• Et parce que, d’année en année, il devient de plus en plus difficile à obtenir. Nous tenons à préserver ce lien, à garder notre petite part de cette récolte, et c’est la raison – en plus de ses qualités exceptionnelles – de son prix élevé et assumé.